Ça y est, les chauffeurs de taxis-compteurs ont effectivement repris le travail après deux tentatives vaines. Certains ont repris le service samedi en fin d’après-midi et hier matin d’autres. Mettant ainsi fin à leur grève entamée depuis mardi dernier pour protester contre la concurrence déloyale que leur font les véhicules banalisés (véhicules particuliers assurant le transport intercommunal à Abidjan). La réunion, samedi dernier, à son cabinet entre le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, le patronat de ce secteur et les syndicalistes a désamorcé le débrayage. Des mesures ont été prises au sortir de cette rencontre à huis clos. « Les chauffeurs de taxis-compteurs se sont engagés à la reprise. Cependant, tous les véhicules banalisés qui, sans redevance, et encore moins être en règle opèrent dans ce domaine seront arrêtés. Nous avons demandé que le respect soit assuré dans les territoires par les taxis en fonction de leur qualité », a soutenu le ministre d’Etat. Avant de lever toute équivoque. Les taxis communaux communément appelés wôrô-wôrô doivent rouler uniquement dans leur périmètre. Quand le trafic intercommunal est du ressort des taxis-compteurs.

Hamed Bakayoko a souligné que le gouvernement s’est engagé à mettre tout en œuvre pour faire respecter cette réglementation en vigueur. Sur le terrain, la Police nationale veillera au grain. Pour lui, il fallait trouver une solution définitive à ce problème à travers une franche discussion. Pour lever définitivement les points de blocage. De sorte à éviter que cette situation ne devienne une menace grave de l’ordre public. Le ministre d’Etat a exhorté les acteurs du secteur à se préparer à une grande concertation, plus tard.

A la grande joie des responsables d’organisation de taxis-compteurs, Diabaté Maliki, Coulibaly Brahima, Bakayoko Mamadou, Jacob Assougba. Tous ont lancé un appel aux chauffeurs à travailler sans crainte. Parce que, selon le porte-parole du Haut conseil du patronat des transports routiers de Côte d’Ivoire, Diaby Ibrahim, les difficultés ont été aplanies. Leurs préoccupations ont été mises sur la table du gouvernement. Et les cris du cœur des grévistes ont été entendus.

Avant cette rencontre, l’ambiance était momentanément surchauffée. En effet, l’exiguïté de la salle de réunions soulevée par des policiers qui craignaient qu’elle ne puisse contenir tout le monde a irrité certains représentants d’associations de taxis-compteurs qui voulaient à tout prix participer à la réunion. Un transporteur et un policier ont même failli en venir aux mains. Lorsque les esprits se sont calmés et qu’ils ont appris la nouvelle de la reprise, ceux qui attendaient à l’entrée du ministère ont exprimé leur joie à coups de klaxon et en faisant un rodéo avec leur véhicule.

Christian Dallet